Pessah’ 5783
Entrée : 05/04/23 à 20h08
Sortie : 13/04/23 à 21h28
Pessahh (פֶּסַּח) est la fête de la sortie d’Egypte et de la fin de l’esclavage.
A l’issue des dix plaies que D-ieu a lancées sur le peuple de Pharaon afin de le convaincre de libérer les esclaves hébreux, ceux-ci sont partis dans la nuit et la hâte, dans la nuit du 15 Nissan 2447 (soit en -1314 du calendrier grégorien), en emportant du pain non levé (pain azyme).
C’est la fête de l’indépendance des juifs à la fois en tant que groupe religieux et que peuple.
Pessahh signifie « [D-ieu] est passé » (au-dessus des maisons, lors de la dixième plaie). C’est également le nom du sacrifice qu’Il a demandé aux Hébreux d’offrir (un agneau) à l’occasion de cette libération.
Pendant sept jours (huit en Diaspora), les juifs célèbrent cet événement et s’abstiennent de consommer toute pâte levée, qui est également le symbole de l’arrogance et du mépris d’autrui, que les Hébreux subirent de leur oppresseur égyptien et qu’ils doivent s’attacher à éliminer de leur propre comportement. Le premier soir (les deux premiers en diaspora), au cours du cérémoniel (sédèr סדר), on lit le récit (hagada הגדה) de la sortie d’Egypte.
Pessahh est une fête toraïque ; elle est imposée par D-ieu dès la première année de l’exode. Les premier et dernier jours sont chômés (les deux premiers et les deux derniers en diaspora).
Jeûne du 10 Tévèt 5785
Début du jeûne : 10/02/25 à 06h59
Fin du jeûne : 17h58
Le jeûne du 10 Tevet se rapporte à la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, roi de Babylone, en 586 avant l’ère courante.
A cette époque, il y avait déjà des juifs à Babylone, et leur comportement était écarté de la Torah. Aussi le prophète Yirmiah (Jérémie) les avait mis en garde en annonçant que si le peuple d’Israël ne se repentait pas, le Temple de Jérusalem serait détruit et les Juifs seraient dispersés en exil.
Les juifs de Bavel ne le crurent pas. Aussi, le jour où Nabuchodonosor assiégea Jérusalem le 10 Tevet, D.ieu vint en songe au prophète Yehhezkiel (Ezéchiel) et lui relata les événements de la journée, afin qu’il les annonce au peuple et que chacun reconnaisse son erreur.
D.ieu dit à Yehhezkiel de noter ce jour pour que tous se souviennent d’écouter la parole de Ses messagers.
Le 10 Tevet est un jour de jeûne parce qu’il marque le début des malheurs du peuple juif, le premier d’un enchaînement d’événements qui aboutirent à la desctruction de Jérusalem et du Premier Temple, et à l’exil de la nation d’Israël, à cause de l’entêtement du Peuple à se mal comporter vis-à-vis du Créateur, et ne pas écouter les paroles de Ses prophètes.
Tou Bichvat 5785
Le 15 du mois de Shvat (Tou bi Shvat ט”ו בשבט) est le nouvel an des arbres fruitiers.
Fleur d’amandier
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Cette date correspond à la fin de la saison pluvieuse en Israël.
Les arbres ont leur Nouvel An, car la Torah prescrit de compter leurs années pour n’en consommer les fruits qu’après la quatrième. Cette loi ne s’applique qu’aux fruits produits en Israël.
L’âge des arbres se compte à partir du moment où ils s’implantent en terre (la graine pousse, la greffe s’accroche, etc.). L’arbre doit d’abord passer trois Rosh Hashana, puis ce n’est qu’au Tou bi Shvat suivant que ses fruits pourront être consacrés aux Cohanim (prêtres). Enfin, encore un an plus tard, lors du Tou bi Shvat suivant, le peuple peut en consommer les fruits à son tour.
Cette fête ne s’accompagne pas d’obligation particulière. Ce n’est pas un jour chômé. L’usage de Tou bi Shvat est de consommer des repas de fruits, en commençant par les sept par lesquels la Terre d’Israël est évoquée dans la Torah. Il est préférable de les goûter en respectant l’ordre suivant instauré par les Sages :
- le blé (on mange une pâtisserie à la farine de blé, ou du pain)
- l’orge (une pâtisserie ou une boisson à l’orge)
- l’olive
- la datte
- le raisin
- la figue
- la grenade
On a aussi l’habitude de faire planter un arbre aux jeunes enfants. Cependant naturellement, on ne plante pas d’arbre le Shabbat. On ne plante pas non plus d’arbre en Israël, pendant une année de shmita.
Pourim 5785
La fête de Pourim (פּוּרים les hasards), le 14 Adar, est la célébration du miracle qui a sauvé les juifs en Perse, vers l’an 480 avant l’ère courante. C’est aussi le symbole de la prise de conscience par le peuple juif que c’est toujours D.ieu qui dirige l’Histoire même s’Il semble dissimulé, et que les Israélites ne peuvent percevoir Sa présence qu’en suivant Sa Torah.
L’histoire de Pourim est racontée dans le Livre d’Esther (Méguila).
Histoire de Pourim
Peu de temps après la permission donnée aux juifs par Cyrus de retourner à Jérusalem, il restait une forte population juive en Perse, dont Suse était la capitale.
Le roi Assuérus (485 à 465 avant l’ère courante), petit-fils de Cyrus, après avoir répudié son épouse Vashti, choisit pour nouvelle reine la belle Esther. Mais Esther n’avait pas révélé au roi qu’elle était juive, sur les conseils de son oncle Mordékhaï.
Ce même Mordékhaï, dans ce temps-là, avait sauvé la vie du roi en ayant déjoué le complot de ses gardes contre le souverain. Le fait fut inscrit dans les annales du royaume.
Haman l’amalécite, un homme orgueilleux et cruel, était le conseiller du roi ; et il haïssait Mordékhaï, car ce dernier avait refusé de se prosterner devant lui, les Juifs ne se prosternant que devant D.ieu. Il en conçut une haine pour le peuple juif entier, et complota pour le détruire en un discours malheureusement trop connu ; et le roi lui confia le soin de faire ce que bon lui semblerait. Haman, muni du sceau du roi, envoya dans toutes les provinces l’ordre de massacrer les Juifs le 13 Adar, date qu’il avait tirée au hasard.
Mordékhaï persuada Esther de parler au roi au nom du peuple juif. Pour s’apprêter à risquer sa vie en allant voir le roi sans avoir été convoquée, Esther passa trois jours en prière et en jeûne et avait demandé à tous les Juifs d’en faire autant. Le roi la reçut avec bienveillance, elle demanda à parler lors d’un festin qu’il organiserait le lendemain.
Ne pouvant dormir, le roi se fit lire les annales du royaume, où on lui rappela comment Mordékhaï avait déjoué la conspiration contre lui, et qu’il n’avait été fait aucune récompense à cet homme. Au matin, il demanda à son conseiller Haman quel traitement il se devait de réserver à un homme qu’il souhaitait honorer. Haman donna son avis en croyant que le roi pensait à lui : une parade en ville sur le cheval du roi. Assuérus lui ordonna alors de faire ce qu’il avait dit pour Mordékhaï.
Le soir, lors du festin, le roi demanda à Esther quelle était sa requête, qu’il promettait de lui accorder d’avance. Esther lui demanda la survie ainsi que celle de son peuple, que Haman avait condamnées. C’est ainsi qu’Assuérus publia un nouvel édit pour annuler celui de Haman, qui fut pendu sur la potence qu’il avait lui-même dressée pour Mordékhaï.
Le peuple juif, sauvé, passa du deuil à la réjouissance ; on célébra des fêtes. C’est ainsi que fut instaurée, le 14 Adar, la fête de Pourim.
Pourim dans le judaïsme
La fête de Pourim a une signification fondamentale dans le judaïsme.
Contrairement à Hhanouka où la religion et la pratique juives étaient en danger, Pourim raconte la menace physique sur le peuple juif. Nombreux furent les exemples dans l’histoire, où les Juifs furent pourchassés non pas en raison de leur croyance, mais uniquement par haine gratuite.
Le miracle de Pourim représente l’espoir que les Juifs gardent toujours dans ces épreuves.
Il est un fait particulièrement marquant au sujet du Livre d’Esther : il s’agit du seul texte de la littérature juive sacrée dans lequel pas une fois il n’est fait mention de D.ieu. Plus exactement, D.ieu n’est pas cité explicitement, mais par de nombreuses allusions subtiles dans le récit. C’est que, si Pessahh est l’histoire de la libération du peuple juif par de grands miracles surnaturels, Pourim est la délivrance invisible, l’action cachée de D.ieu à l’intérieur des lois de la nature. Par leur seule prière, les juifs du temps d’Esther furent sauvés ; aujourd’hui seul le croyant qui place toute sa confiance en D.ieu, peut reconnaître la vraie grandeur du miracle.
C’est même le sens de nom de la fête. Pourim, la fête des “hasards”, exprime l’idée que précisément, rien n’est laissé au hasard par D.ieu. Ce qui semble être, à première vue, une conséquence de l’histoire, un enchaînement d’événements fortuits, n’est en fait que le moyen choisi par D.ieu pour déployer Son Œuvre de Bien.
En effet, le déroulement de l’Histoire ne se limite pas à la mise en place des pièces du puzzle juste au bon moment en faisant apparaître au roi Assuérus le vrai visage de Haman et la grandeur d’âme de Mordékhaï. En remontant plus loin dans le temps, on prend toute la mesure de l’action permanente de D.ieu dans le monde. Haman est un descendant du roi Agag, lui-même issu de Amaleq, le méchant qui avait attaqué lâchement et sans raison les Israélites dans le désert, par l’arrière, à leur sortie de l’esclavage d’Egypte, alors qu’ils étaient faibles et fatigués. Amaleq représente l’incarnation de la méchanceté gratuite, qui est le principe diamétralement opposé à la nature même de D.ieu. Des générations plus tard, lorsque le Shaoul, roi d’Israël, vengea son peuple et combattit Amaleq, alors gouverné par Agag, il eut pitié de ce dernier et ne le tua pas. Tandis que Agag eut pour descendance Haman, qui voulut lui aussi perpétrer à son tour le crime d’Amaleq, les générations de la famille de Shaoul comptèrent Mordékhaï et Esther.
Ce qui ressemble à un hasard est bel et bien l’œuvre de D.ieu.
Jeûne d’Esther 5785
Début du jeûne : 16/03/25 à 05h33
Fin du jeûne : 19h30
La fête de Pourim aujourd’hui
Le 13 Adar est un jour de jeûne et de repentir, en souvenir du jeûne d’Esther, qui avait elle-même jeuné trois jours et avait demandé au peuple d’observer une journée de privation. S’il s’agit d’un samedi, le jeûne est avancé au jeudi pour ne pas gêner la célébration de Shabbat (noter que, du fait des dehhyiot, le 13 Adar ne peut jamais tomber un vendredi). Le jeûne est diurne uniquement ; il s’adresse à tous, mais comme d’habitude les personnes faibles ou malades en sont dispensées. Le 14 Adar est une journée de réjouissances.
Quatre particularités s’appliquent au jour de Pourim, 14 Adar, toutes issues du Livre d’Esther :
- On écoute la lecture publique de la méguila (rouleau) d’Esther à la synagogue, deux fois : la veille au soir, et le matin du 14 ;
- on envoie des cadeaux comestibles aux amis et aux pauvres, en symbole de solidarité dans l’épreuve ;
- en souvenir du demi-shéquel que l’on donnait pour le Temple, l’usage est de donner une contribution pour les œuvres d’Israël ;
- on fait un banquet, dans l’après-midi, à l’image du festin d’Esther.
La coutume est également de se déguiser, car la vraie nature des personnages s’est révélée et leurs masques sont tombés.
Lors des années embolismiques, Pourim est célébré au mois de Adar 2.